mercredi 5 décembre 2007

Feuilleton à 100 milliards (3)

Aujourd'hui la lecture.... (valeurs actuelles du 30-11)
De plus en plus d’entreprises ­­s’alarment des problèmes d’orthographe de leurs employés, quelles que soient leurs fonctions. A l'image d'Alexandra, conseillère de clientèle dans une grande banque, pour qui l’orthographe est sa bête noire. Une faute par ligne en moyenne, même en utilisant le correcteur automatique. Elle le sait et n’en est pas fière. « Un jour, un de mes clients à qui je venais de donner rendez-vous par mail m’a renvoyé un courrier en me demandant, froidement, si j’étais allée au-delà du BEPC. J’en ai pleuré ».
Il suffit de comparer les résultats des élèves d’aujourd’hui à ceux de leurs aînés. C’est ce qu’ont fait Danièle Manesse et Danièle Cogis dans leur dernier ouvrage, Orthographe, à qui la faute ? (ESF éditeur, 2007). La première est professeur, la seconde maître de conférences en sciences du langage. La même dictée a été soumise à 3 000 élèves, du CM2 à la troisième, en 1987 puis en 2005. « Un court passage de Fénelon, de 83 mots, composé de quatre phrases ». En moyenne, plus de treize fautes lourdes en 2005, au lieu de huit en 1987. Le niveau d’un collégien de cinquième de 2005 correspond à celui d’un élève de CM2 d’il y a vingt ans ! En 1976, un élève sortait du collège après avoir reçu 2 800 heures d’enseignement du français. En 2004, il en avait 800 de moins. Chaque année, quatre écoliers sur dix, soit environ 300 000 élèves, sortent du CM2 avec de graves lacunes : près de 200 000 d’entre eux ont des acquis fragiles et insuffisants en lecture, écriture et calcul ; plus de 100 000 n’ont pas la maîtrise des compétences de base dans ces domaines.