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Toi parler moi fransait
Pour Michel Mathieu-Colas, linguiste, prof à l'université Paris-XIII, la perte de la maîtrise de la langue est un symptôme de la crise actuelle de l'Éducation nationale. (figaro du 11-3)
Son témoignage d'universitaire ici :http://www.lefigaro.fr/debats/2008/03/11/01005-20080311ARTFIG00399-maitrise-du-francais-par-michel-mathieu-colas-.phpÀ la lecture de certaines copies d'étudiants, il est permis d'hésiter entre le rire et la stupeur. Le rire, quand on demande aux étudiants la définition de certains mots : - hexagone, «triangle qui a beaucoup de côtés» ;
- hémicycle, «vélo à une roue» ;
- polygame, «qui associe plusieurs jeux» ;
- omnipotent, «qui a tous ses membres» (le contraire de impotent ?).
Et si la gérontologie devient, aux yeux de certains, «la science des fossiles» ou «l'étude des dinosaures», il ne faut y voir, de leur part, nulle marque d'irrespect…, mais simplement une confusion avec la paléontologie.
La stupeur, quand on mesure l'ampleur du déficit lexical. Beaucoup de mots supposés connus sont ignorés, d'autres sont mal compris ou pris à contresens :- occulter = «examiner»,
- hégémonie = «caractère homogène»
- concis = «développé»,
- éphémère = «éternel».
Dans un autre registre, les journalistes et les hommes politiques ne mesurent pas toujours les malentendus qui peuvent détourner leurs écrits ou leurs discours : j'ai observé que 25 % d'un groupe d'étudiants ne comprenaient pas le mot xénophobie (ou le définissaient mal : «peur de l'enfermement»). Quant aux médecins, imaginent-ils qu'un antiseptique puisse servir à «lutter contre les insectes» ?Pour mémoire, budget global annuel de l'éducation nationale : 100 milliards d'euros...