jeudi 28 février 2008

France Numérique : the big bazar

« La France n'est pas en état de conduire une politique cohérente de développement numérique. Trop de structures et guichets se sont développés, personne n'incarne la volonté politique », indiquait le candidat Sarko en avril 2007. Cela ne s'est arrangé depuis.
Il y a un délégué aux usages de l'Internet, Bernard Benhamou, rattaché au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, lequel dispose aussi d'un Conseil consultatif de l'Internet (CCI). Il y a aussi un Conseil stratégique des technologies d'information (CSTI) et un Comité stratégique du numérique (CSN), auprès du Premier ministre qui les préside. Autre service du Premier ministre : la Direction du développement des médias (DDM). Au ministère de l'Economie, il y a le service des technologies et de la société de l'information (STSI) et le service du développement de l'administration électronique (SDAE), axé sur la réforme de l'Etat. Sans parler de la Direction centrale de la sécurité des systèmes d'information (DCSSI) à la Défense nationale et de l'Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l'information et de la communication (OCLCTIC) au ministère de l'Intérieur. Quant au ministère de la Culture et de la Communication, il intervient sur les droits d'auteur dans la société de l'information avec, par exemple, la création de la mission de lutte contre le piratage sur Internet confiée au PDG de la FNAC, Denis Olivennes.
Cet éclatement des prérogatives numériques est accentué par des électrons plus ou moins dépendants des pouvoirs publics tels que le Forum des droits sur l'Internet (FDI), le Conseil supérieur de la propriété littéraire et artistique (CSPLA), la Commission de la rémunération pour copie privée (« Albis ») ou encore les autorités administratives (CNIL, Arcep, CSA, ANFR, Cada...). On peut enfin y ajouter l'empilement des textes législatifs, « caviardés » par amendements et modifications, le tout complexifié par des décrets. (leséchos du 28-2)
N'en jetez plus, la cour est pleine. Voila un exemple parmi tant d'autres de la France des fonctionnaires, des Commissions Truc et des Conseils Bidule. Et Sarko en rajoute tous les jours pour une inefficacité d'une rare... efficacité.