mercredi 30 avril 2008

Zapazéro

En 2004, Zapatero a hérité d'Aznar, une économie espagnole plutôt florissante : taux de croissance de 4% par an, budget en excédent de 2%, dette publique moitié moindre que la nôtre en proportion de la richesse nationale et chômage divisé par trois en quinze ans, création de nombreux emplois grâce aux quelques 100 milliards d’euros de fonds structurels reçus de l'Europe investis avec beaucoup d’intelligence dans la modernisation du pays et l'explosion du tourisme, lequel a entraîné l’expansion de l'immobilier (construction de 700.000 logements par an pour 42 millions d’habitants, contre 450.000 dans une France de 64 millions d'âmes).
Mais la fête est finie. Sur le début 2008, le nombre des permis de construire a chuté de moitié par rapport à 2007, revenant à son niveau de 2002. L’inflation est remontée à plus de 4% alors que le pays n’exporte quasiment pas. Son commerce extérieur se solde par un “déficit abyssal” et la balance des paiements accuse un déséquilibre de 30 milliards d’euros. En outre, l’endettement des ménages atteint les 125 % du revenu disponible, parfois avec des emprunts à 50 ans...
Or l’Espagne vieillit (taux de fécondité parmi les plus bas du continent à 1,4 contre 2 en France) et ce sont donc des retraites et des dépenses d’assurance maladie qu’il faudra bien financer alors qu'elles ne figurent pas aujourd’hui dans les comptes. Elles ne pourront pas être différées très longtemps alors que le pays va devoir faire face à une immigration en perte d'emplois (un million de sans-papiers, 4 millions de travailleurs immigrés). L’Espagne va avoir bientôt besoin d’un autre “miracle”. (valeurs actuelles du 25-4)

Zapazéro, arrivé par surprise au pouvoir, a pu donner illusion quelques temps, surfant sur l'héritage de la droite. Comme tout bon programme socialo, immigration massive et gabegie budgétaire ont mené le pays dans l'impasse. Et ce n'est pas la France de Sarkococo qui lui montrera le bon exemple.