vendredi 11 janvier 2008

Boeuf argentin en voie de disparition

(bourseplus du 11-1) Véritable institution en Argentine, l'élevage bovin, pratiqué dans les vastes étendues de plaines fertiles, perd rapidement du terrain face à la culture du soja et d'autres plantes dont la rentabilité est dopée par l'essor des biocarburants. Les Argentins aiment le boeuf, un aliment de base national qui a toujours été très bon marché, et figurent parmi les plus gros mangeurs de viande au monde, avec une consommation annuelle de près de 70 kg par habitant. Cependant, de nombreux éleveurs vendent désormais leurs troupeaux pour se mettre à la culture de céréales plus lucratives. Quelque trois millions d'hectares consacrés à l'élevage ont été reconvertis dans la culture de céréales depuis 2005, soit une baisse de 10% de la superficie dédiée à l'élevage. Plus gros exportateur bovin du monde jusque dans les années 50, l'Argentine est désormais quatrième, derrière le Brésil, l'Australie et l'Inde. L'Argentine va reculer à la cinquième place derrière le Canada en 2008. L'essor des biocarburants dans le monde a poussé les cours du soja, du blé et du maïs à des niveaux record. La culture du soja en Argentine est désormais trois fois plus rentable que l'élevage, disent certains. Le soja n'a besoin que de huit mois pour arriver à maturité, alors qu'il faut deux ou trois ans pour élever un troupeau. Il nécessite peu d'engrais -donc moins d'investissements- que le maïs et le blé, et près de 90% de la production nationale est exportée et vendue à des cours élevés grâce à une forte demande mondiale. Le passage à une agriculture mécanisée a provoqué du chômage dans les campagnes alors que le prix des terres a presque doublé depuis 2002. L’Argentine change vite.