vendredi 27 juin 2008

Bon exemple portugais

En trois ans, le Portugal aura réduit des deux tiers le poids de ses déficits publics. Au pouvoir depuis février 2005, le socialiste Socrates est inflexible dans sa politique de reprise en main des finances publiques.
Une thérapie de choc qui porte ses fruits : alors qu'en 2005, les déficits publics atteignaient le niveau abyssal de 6 % de la richesse nationale, ils ont fondu en deux ans pour représenter 2,6 % du produit intérieur brut (PIB) fin 2007. Grâce, notamment, à l'excédent de quelque 1,2 milliard d'euros dégagé l'an dernier par la sécurité sociale. L'objectif est de le ramener à 2 % cette année. La dette publique est quant à elle passée de 64,7 % du PIB en 2006 à 63,6 % l'année dernière. Première visée par les réformes structurelles portugaises, la fonction publique, dans le collimateur de Socrates dès son arrivée au pouvoir. Avec 700 000 fonctionnaires pour 10 millions d'habitants, l'administration publique représentait un boulet pour l'État. D'emblée, le nouveau premier ministre décrète le principe d'une embauche pour deux départs et la réduction de 25 % des postes de direction dans l'appareil d'État. Il met fin aux promotions quasi automatiques et aux licenciements par accord mutuel. Désormais, tout fonctionnaire qui subira une évaluation négative deux ans de suite fera l'objet d'une procédure disciplinaire, pouvant aller jusqu'au licenciement.La plupart des droits acquis en matière de retraite, de couverture sociale ou de contrat de travail sont également revus à la baisse. Les retraites des agents de l'État sont alignées sur celles du privé, et le pays fait le ménage dans ses propres structures : 187 des 568 organismes et instituts publics ou parapublics disparaissent. Par ailleurs, au terme d'une réforme de la sécurité sociale votée fin 2006, l'âge de la retraite évoluera en fonction de l'espérance de vie. Fixé à 65 ans, un mois et un jour en 2008, il devrait atteindre 66 ans en 2017 et le gouvernement veut le repousser à 68 ans à moyen terme. Les pénalités sont alourdies en cas de départ anticipé et un bonus est attribué à ceux qui travaillent plus longtemps. Quant aux retraites, plafonnées à 4 630 euros, elles sont calculées sur la moyenne de l'ensemble des revenus d'une carrière, et non pas sur les 10 ou 15 meilleures années.
En prime, les Portugais ont eu droit à l'augmentation de la TVA, passée de 19 à 21 %. Mais afin «d'alléger l'effort réclamé à tous les Portugais», selon José Socrates, le gouvernement fait un geste : à compter de mardi prochain, la TVA reculera à 20 %. (lefigaro du 27-6)

700.000 fonctionnaires étaient un boulet pour les 10 millions de portugais. Que sont alors les 7 millions de fonctionnaires pour les 60 millions de français ? Une usine à boulets. D'autres socialos, comme en Angleterre, Allemagne, ont su prendre des mesures impopulaires pour redresser leur pays. Ne comptons surtout pas sur les nôtres, fossilisés dans un archaïsme stalinien. Quant Sarkococo, les grosses réformes courageuses ne semblent pas inscrites à son agenda non plus.