lundi 5 mai 2008

Bouclier percé

Le bouclier fiscal à 50 % des revenus avait pour but d’alléger l’ISF et d’exonérer d’impôts locaux (taxes foncière et d’habitation) des contribuables à très faibles revenus. Au départ, le coût de cette disposition était évalué à 1 milliard d'euros sur les 14 milliards du “paquet fiscal”. Récemment, le coût du bouclier fiscal révisé n'était plus que de 250 millions.
Cet écart est dû au peu de succès du bouclier fiscal et il a fallu que le ministère du Budget relance les contribuables susceptibles d’en bénéficier pour que finalement, en fin d’année, quelque 20 000 dossiers soient déposés. Fait plus surprenant : plus de la moitié des demandes déposées en 2007 concernaient des remboursements inférieurs à 800 euros. « Un grand nombre de demandes de faibles montants proviennent de titulaires de minima sociaux (comme le revenu minimum d’insertion ou l’allocation de parent isolé) redevables d’une taxe foncière au titre de leur habitation principale. Il s’agit également de personnes qui détiennent un patrimoine non productif de revenus ou qui voient s’accroître la valeur de leur résidence principale. »
Ainsi donc, le bouclier fiscal s’avère être un instrument de justice sociale. C’est surtout un révélateur de l’absurdité de l’ISF, capable de frapper des foyers pauvres par le seul fait que leur maison familiale a pris de la valeur.
N Sarkozy et sa majorité ont préféré la demi-mesure du bouclier fiscal à la suppression pure et simple de l’idiot ISF, ce qui ne leur a pas épargné la chute dans les sondages. J Zapatero, pourtant socialiste, s’apprête à le faire en Espagne, ce qui ne l’a pas empêché d’être réélu. Au lieu de cela, la droite française a préféré monter une usine à gaz, une nouvelle niche fiscale incitant les redevables à investir dans des fonds de PME non cotées, sans liquidité et à haut risque, dont les principaux bénéficiaires seront les banques qui se gaveront de droits d’entrée et de frais de gestion. Pas de quoi inciter les expatriés fiscaux à revenir au pays ! (valeurs actuelles du 2-5)
Dans la série "Sarkococo est-il de droite...?". Cela n'empêchera pas nos socialos et nos médias gochos à continuer de désinformer les gogos sur le paquet fiscal - cadeau aux riches.