jeudi 14 août 2008

Obama : le programme

Par Mathieu Laine, avocat d'affaires, associé fondateur du cabinet Altermind, maître de conférences à Sciences Po : (lefigaro du 13-8)
Le programme d'Obama est finalement assez pauvre, conceptuellement, à côté des ambitions et réalisations de celui qu'il présente parfois comme son anti-modèle, J McCain. Certes, Barack Obama parle. Remarquablement. Mais la dimension quasi messianique de ce champion de la séduction intellectuelle cache une tragique absence de vision, doublée d'un pari économique d'un autre âge, ce qui pourrait assombrir l'avenir d'un pays aux infinies ressources.
Obama ne brille, finalement, que par son immense talent tactique et l'authentique rupture d'image que constituerait, pour un pays culpabilisé par l'insoutenable esclavage pratiqué par ses aïeux, l'accession d'un membre de la communauté noire à la Maison-Blanche.
Obama séduit par ses promesses de redistribution d'un argent public inexistant. Il défend l'un des programmes de dépenses publiques les plus coûteux que les États-Unis aient eu à connaître. Il entend relancer les investissements publics dans les infrastructures et les énergies alternatives et renouvelables. Mettant parfois la barre très à gauche, il promet également une augmentation significative du salaire minimum. Ses propositions en termes de contrôle des secteurs bancaire, immobilier, financier et énergétique vont bien au-delà de celles soutenues par le candidat Clinton en 1992. Comme ce dernier, qui ne l'avait finalement pas mis en place, il propose le lancement d'un vaste plan d'élargissement de la protection publique de santé, qu'il veut rendre «universelle».
Non, non, il n'y a pas que notre Parti des Saboteurs à gaspiller l'argent public qu'il n'a pas. Tare congénitale de l'Internationale Gocho, les USA n'y échapperont pas avec Hussein le Rouge.