vendredi 4 juillet 2008

Passager clandestin

La GrossDeutschland compte désormais 84 millions d’habitants. Avec presque 5 millions de Suisses de langue allemande, 8 millions d’Autrichiens, cela fait un ensemble "captif" massif et densément peuplé de près d’une centaine de millions de gens. Outre les Pays-Bas, à la langue proche et débouché naturel à l’Ouest, les entreprises allemandes ou autrichiennes ont mis massivement la main sur la Slovénie, Tchéquie, Slovaquie et même la Pologne, où une grande part des quotidiens locaux ou nationaux sont détenus par des groupes teutons. Le marché "intérieur et annexes" de l’Allemagne est donc de 175 millions d’habitants désormais, contre 61 millions en 1989. Les entreprises d’Outre-Rhin ont fait une spectaculaire mutation. Deutsche Post ne faisait que 2% de ses 14,7 milliards d’€ de CA à l’international en 1998. En 2007, la part hors d’Allemagne était de 61% du CA, porté à 63,5 milliards d’€. C'est devenue une grande entreprise privée qui dégage plus de 3 milliards d’€ de profits opérationnels. Dans la zone euro, il y a d’un coté la France qui se couvre de ridicule et de l’autre, une équipe d’Allemagne qui avance systématiquement et groupée. Le coût moyen de l’heure de travail en Allemagne est de 29,1 euros désormais contre 31,9 euros en France. Il y a 40 millions d’actifs chez nos voisins, dont 70% travaillent (40 heures par semaine, y compris dans le secteur public) alors que 62% seulement des actifs français exercent une activité limitée par les 35 heures. Dans la zone euro, l’Allemagne dégage un excédent commercial de près de 20 milliards d'euros par mois, alors que la France importe plus qu’elle n’exporte pour 4 milliards par mois. Les comptes publics de notre voisin sont en excédent. La France est un passager clandestin de l’euro. (bourseplus du 4-7)
Lourd et dramatique héritage de 25 ans d'énarchie socialiste pour les français qui, comme le rappelaient hier les Echos, souffrent d'une inculture économique crasse, matière "enseignée" exclusivement sous un angle de lutte des classes à la Marx ou de compassion à la Zola.